1973 à 1983
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Dix dernières années : 1973 - 1983

 

     L'activité commerciale est recentrée sur le magasin qui se ressent de la concurrence des supérettes locales ou des grandes surfaces rémoises. Au plan familial les joies et tristesses alternent, les trois plus jeunes enfants sont mariés et fréquentent moins la maison familiale, toute proportion gardée cependant.

   En 1978 Louis décide enfin de prendre sa retraite, confiant à Jean-Louis le soin de reprendre l'affaire familiale.

    

     Le décès de Mariette Dennel-Fayard, sa belle-mère qui a tant fait pour la famille ainsi que l'accident d'avion de Michel et ses suites pèsent lourd certains jours mais Louis veut peindre, recevoir les amis, voyager un peu, notamment à l'occasion des cures de santé qu'il suit régulièrement à Roscoff. Dans la nouvelle maison bâtie sur le terrain jouxtant la rue du Bersault il s'aménage un atelier de peinture à l'étage et une bibliothèque dans le séjour. En 1980 elle comptait 672 ouvrages, non compris les séries ni les traités relatifs à la peinture.

La maison de la rue du Bersault, en construction en 1978 :

Les toiles accrochées dans son atelier en 1983, la dernière étant inachevée.

    

Séquence peinture en Ardèche en 1973

Toiles présentées sur le quai de Roscoff en 1971

    

    Il n'a hélas pas bénéficié assez du temps libre de la retraite. Toutefois presque jamais il n'a quitté une tournure d'esprit qui embellissait ses jours. Ainsi lors d'une visite que je lui rendais à l'hôpital de Reims le médecin de garde m'apostrophe dès l'entrée :

"- je crois que votre père a un nouveau problème ; discutant avec lui ce matin je n'ai pas bien suivi ses propos et me demande si son cerveau ne présente pas quelques faiblesses "

    Ayant fait part de cela à Papa : "- je lui ai placé ce matin une tirade extraite du 'Médecin malgré lui' et me suis aperçu qu'il n'accrochait pas du tout, sans doute n'a-t-il pas une grande culture littéraire ?..."

Nous avons bien ri et cette plaisanterie est tout à fait révélatrice de son caractère.

    Il a passé sa dernière journée, le samedi 2 juillet 1983, en compagnie de ma belle-famille venue déjeuner à la maison et pris d'un malaise à la fin du repas il n'a pas repris conscience et est décédé dans les minutes qui ont suivi. Ce fut une fin de vie élégante pour celui qui aimait tant que sa maison fusse remplie d'hôtes en tous temps.

    Le six juillet une foule particulièrement nombreuse assistait à ses obsèques religieuses célébrées par l'abbé Jean Paillusson, grand ami de mon père et curé-doyen de Vailly depuis 1953 et des prêtres amis. Le registre fut signé par 260 personnes et nombreux furent ceux qui se tenaient à l'extérieur. Trente gerbes et bouquets garnissaient l'église et nous reçûmes 120 cartes de condoléances. Cette participation et cet hommage soulignent les qualités d'écoute et le goût des liens sociaux que Louis Boureux a cultivés tout au long de sa vie et sont un témoignage d'estime inestimable pour la famille.

     Les principaux lieux qu'il a aimés, en plus de Vailly qu'il affectionnait, sont ceux de ses voyages et cures, les résidences de ses amis ou de membres de la famille avec lesquels il avait des affinités profondes. Quant à ses activités autres que le travail on a constaté que dessin et peinture dominaient. Il convient cependant d'ajouter la musique, le tennis (il fut ravi de nous voir prendre la relève dans les années soixante par exemple) et plus rarement le canotage. Les photographies suivantes illustrent à leur façon cette manière de conclusion.

     sur cette photo aérienne que j'ai prise le 28 mars 1976 on voit les lieux les plus parcourus par mon père dans le bourg : la mairie à gauche, l'église et à droite vers le bas la maison de ses parents après la guerre de 14-18 et la rue A. Legry avec la droguerie tout en bas.

   Quant à la colline dite de l'Abondin qui est aux Vaillysiens ce que la Pnyx est aux Athéniens -fonction institutionnelle en moins- elle fut le séjour idyllique de bien des jours fériés, à peine délaissée les jours de forte chaleur et alors remplacée par les bords de l'Aisne ou du canal au 'grand large'.

    

    les rochers en 1988, la 'Cabane du Général Vignier' en 1964 et le panorama vers Vailly en 1965. Depuis la végétation a poussé et ferme la vue, la 'cabane' a été vandalisée puis détruite.

canotage sur l'Aisne en 1967

L'église vue depuis le grenier de la droguerie en 1976 :

    En juillet 1977 il avait eu la grande satisfaction d'effectuer un voyage en avion à moyenne altitude au-dessus de la France grâce au concours de mon frère Michel et en a gardé un souvenir ému car cela lui remémorait son Tour de France de 1933. Il a publié dans l'Aisne Nouvelle d'août 1977 le récit de ce trajet aérien.