Années 1945 - 1955
Le retour des prisonniers fut lent. Plus d'un mois à errer entre libération par les Russes, fuite vers le nord-ouest et les Américains, retour dans les familles. Louis fut joyeusement fêté le 22 juillet 1945 à Pierrefonds par la famille réunie pour la circonstance.
Puis la vie redevînt lentement normale. Louis laissa la peinture à son frère Jacques pour se consacrer à la droguerie-bazar, s'engagea dans la vie municipale sous la forme d'un mandat de conseiller qu'il n'abandonna qu'à la veille de sa retraite. Participant doublement au phénomène national du baby-boom mes parents eurent de manière imprévue à tenter puis réussir le sauvetage de deux garçons nés prématurément en mai 1946 : Jean-Louis et Jean-Pierre. La médecine les avait condamnés en raison d'un poids d'ensemble de 3 kg mais la vie en décida autrement, avec l'aide inestimable des grands-mères réquisitionnées et même de deux prisonniers allemands.
Menu 1946, famille en octobre 1946 et dans l'été 1947
En dépit de tickets de rationnement toujours en usage en 1948 Jean-Marie vint alors renforcer l'équipe pour former une véritable bande des quatre, fixée à ce nombre, en septembre de cette année-là :
l'ainé, 11ans souhaiterait pouvoir jouer...
Les années cinquante amorcèrent un changement progressif qui nécessita en 1955 une réorientation de l'activité commerciale, les revenus tirés du magasin n'étant plus suffisants pour toutes ces bouches à nourrir. Ainsi mon père décida alors d'entamer des tournées de vente et livraison dans les villages alentour. De même le magasin fut agrandi en plusieurs étapes qui rongèrent peu à peu l'espace habitable au grand dam des femmes de la maison et bientôt un stock immense d'articles envahit tout recoin disponible de la cave au grenier et dans les bâtiments de la cour. Moyennant quoi cette Droguerie-Couleurs-Jouets fut considérée comme l'une des plus fréquentées du secteur. Louis imaginait toujours des solutions d'expansion, inventait toutes formes de publicités.
encarts publicitaires publiés dans la 'Dépêche de l'Aisne entre 1955 et 1970, et ci-dessous la droguerie vers 1955
Parfois, rarement en fait il lui arrivait de crayonner et de mettre en couleurs, mais son plaisir était toujours là, ainsi que dans la lecture aux rares moments libres qu'il parvenait à dégager.
